Paris ! Paris, ville de lumières. Les Champs Elysées, 1910 mètres de la place Charles de Gaulle à la place de la Concorde. La cinquième avenue la plus chère au monde. En semaine 500 000 personnes y transitent. Le week-end 750 à 850 000. Côté impair 30 à 40 % de moins. Je décide donc d'y faire une promenade. Peu ensoleillés, moins de monde, moins de bousculade. Les établissements bancaires sont présents. Hsbc, la Société Générale, le Crédit Lyonnais, la BNP, ne semblent pas s'étioler par le manque de soleil, bien au contraire. J'imagine leur directeur, de leur bureau dans les étages se frottant les mains en regardant la « Muchadumbre » sortir des magasins les bras chargés de paquets en tout genre après avoir fait claquer les cartes de crédit qui réservent à certains des surprises au retour des vacances. Louis Vuitton et La Durée n'ont que faire du soleil pour attirer la clientèle. Leurs renommées suffisent à conquérir la Chine, la Russie et le Japon. La Poste, en rénovation ou n'a pas survécu, je ne saurais le dire. En apparence, on est en chantier permanent.
Oh! Grand malheur ! Moi qui voulais envoyer une missive à ma nouvelle idylle. Prix à payer: une heure de file d'attente. Raison : Des touristes, une carte postale en main. Les machines à affranchir ressemblent à des objets extra-terrestres qui ne rassurent pas les Terriens. Il parait que des gens qui habitent aux champs doivent se délester de 10000 à 16000 euros le mètre carré. Ça coûte cher les coups de sacs, les coups de coude et les orteils piétinés à midi. Sfr laisse faire et Orange ne dérange point, les technologies grandissantes leur assurent une clientèle assurée et assoiffée de nouveaux gadgets. En face une bousculade des plus insupportable surtout à midi quand tels des gnous du Serengethi en transhumance les touristes mélangés aux personnels de bureaux se déversent dans cette avenue côté paire à la recherche de un je-ne-sais-quoi. Coté impair, le soleil n'est pas au rendez-vous, mais on y est bien il règne une atmosphère de calme. On marche sans faire attention à ses orteils. On ne craint pas de buter sur des Japonais photographiant un gobelet vide dont la couleur éclatante susciterait leur intérêt. Les oreilles sont épargnées de salutations de Guten Tag au Sayonara, en passant par le Ni Hao saupoudré de Buenas Tardes et du Hello divers accent qu'on retrouve coté pair. Il faut avouer que l'anglais garde encore la maîtrise des lèvres, pas seulement aux Nations Unies.
Je décide de faire une halte au Deauville pour un verre de sancerre. L'endroit porte bien son nom : des serveurs habillés en marin, servent jusqu'à des heures interminables. Où est la mer ? La foule qui arrive par vagues interminables en face. Un verre, deux, trois verres voire quatre de Sancerre (vin blanc). J'évite de regarder le prix du verre sur le menu. La note frôle les 25 euros quelque chose comme cela. Je paye avec ma carte. Le serveur espère un pourboire que je ne lui donne pas. Après tout, qu'avait-il fait de si extraordinaire pour mériter un pourboire. À ce prix-là, j'aurais pu boire trois bouteilles en allant à monoprix. Mais c'est en face côté paire. Tout se paye dans la vie le sancerre cher et la tranquillité ou trois bouteilles à monoprix en attendant une heure à la caisse que chaque touriste règle un paquet de biscuit alsacien. Je préfère quand même ma tranquillité. Je poursuis ma route. Diantre, La Durée à l'intérieur prend des allures de supermarché à ticket de ravitaillement russe sous Gorbatchev.
J'oublie la religieuse à la rose et les macarons et le thé bleu royal que j'avais en tête.
L'atelier Renault avec un bar. Un verre d'huile à moteur s'il vous plaît épicé de quelques boulons. Non ! Ce n'est que mon imagination débordante. Mais, atelier et Renault me firent penser à usine. J'ai un goût prononcé pour la bière. Ce ne sera pas pour aujourd'hui. Le bar restaurant Culture Bière a été remplacé par un magasin de vêtements américains Tommy Hilfiger. Tiens donc ! Les Américains ne débarquent pas pour libérer les Champs comme à la dernière guerre mais pour les conquérir. Le soleil, ils n'en ont que faire eux aussi, habitués au Grand Mall. Une pizzeria, un cinéma le magasin PSG et que vois-je ? Abercrombie et Fitch ouverture 2011. Dieu du ciel! Les Américains sont arrivés en force. Je file au Big Palace. Oh pardon, au Grand Palais...(Dominique Lancastre)
(Publié le 9 février 2011 Copyright@dominique.lancastre)
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