L'Afrique du Sud est un pays extraordinaire. Parler de l'Afrique du Sud sans citer Nelson Mandela, c'est comme parler du Vatican sans citer le pape. À vrai dire, il représente à lui lui-même le pays tout entier. Une lutte acharnée contre le pouvoir en place et l'Apartheid qui lui valut d'être le plus célèbre prisonnier politique de la planète. Il est devenu un monument vivant.
Être à Johannesburg c'est comme être un peu chez Nelson Mandela puisqu'il y réside.
London -Johannesburg, 10h35 de vol. Je m'éloigne pendant quelques jours du nuage radioactif supposé atteindre le ciel d'Europe dans la semaine et qui ne cesse d'affoler les esprits. Le Boeing 747 coupe en deux tel un gâteau le grand et merveilleux continent africain qui n'en finit pas de faire parler de lui, en bien ou en mal ces jours-ci. La Lybie apparait sur le petit écran. D'habitude on la coupe en deux.
Aujourd'hui on la frôle de loin, cette zone est devenue dangereuse. Au vu de ce qui s'y passe, j'adore l'idée de la frôler de loin. Quelques longues heures plus tard, on survole l'Afrique du Sud, un véritable plaisir, surtout au petit matin où le soleil vient jeter ses premiers rayons dans des paysages en camaïeu, laissant apparaitre des teintes toutes aussi belles les unes que les autres.
En bas des animaux, on l'imagine, laissent songeurs des passagers à la recherche de sensation forte dans un safari photo. Nous sommes au pays des Big Five (rhinocéros, éléphant, lion, léopard, girafe). Le pays est immense, avec des parcs à lion, des sanctuaires d'éléphant. Pour 850 à 1100 Rounds
(devise sud-africaine) on peut se permettre un bon safari. La nourriture est agréable.
Les restaurants sont de qualités, le service aussi. Le vin sud-africain est très prisé.
Passé l'euphorie et l'excitation d'un pays qui se vante souvent d'être le plus beau de la planète (Les Sud africains sont très chauvins). L'Afrique du Sud reste quand même un pays avec de nombreux problèmes. Une population noire à la traine. L'apartheid financier a remplacé l'apartheid tout court. Il ne faut pas se leurrer. Les noirs occupent une majorité d'emplois de service, même si qu'ils occupent certains postes clés.
La nouvelle génération n'a aucun problème à se mélanger. Par contre, la vieille génération à tendance à camper sur ses vieilles positions d'antan de relation de maître à esclave. Il faut une certaine perspicacité pour déceler tous ces problèmes, car en apparence tout le monde est beau, tout le monde est gentil.
Chaque hiver, des incendies se déclarent dans les Townships (baraquement en tôle et en bois). À vouloir se chauffer, on finit par se bruler malheureusement. Le vœu de Nelson Mandela d'éradiquer totalement les townships n'est toujours pas exaucé. Dans les quartiers riches tels que Sandton (district) des entreprises se sont installées pour fuir la violence du centre-ville de Johannesburg.
À Sandton, les riches se barricadent, derrière des maisons de luxe avec des clôtures de deux mètres au moins surmontés de barbelés. : Ils se protègent d'une invasion Zulu peut –être. (Il est vrai qu'ils ont tenu à l'écart dans le temps les soldats de l'Empire britannique). À l'entrée un noir veille à ce que ses compatriotes ne dérangent pas la tranquillité des occupants.
Mais, je dois avouer à la lecture des journaux, ils finissent par se faire prendre d'assaut ou se faire cambrioler d'une façon ou d'une autre. Se promener dans les rues de Johannesburg à la tombée de la nuit est très risqué.
Un autre problème non négligeable : le sida. Un peu moins visible qu'au Zimbabwe du président Mugabe où l'on enterre des centaines de personnes par semaine. Les premières victimes de ce fléau sont les enfants qui se retrouvent sans leurs parents emportés par cette maladie qui décime le continent africain en cette fin de siècle. Ceux-là, on les retrouve dans des orphelinats qui accueillent aussi des enfants mal traités.
Ils sont âgés de zéro à seize ans comme les enfants du New Jérusalem Children's home. Cet orphelinat existe depuis une dizaine d'années. Il accueille des enfants de la région de Midrand, Johannesburg. L'orphelinat possède, un site internet. On peut même discuter avec eux sur Facebook.
Un grand challenge pour les responsables de cet orphelinat qui reçoivent avec dignité et beaucoup d'humilité tout ce qu'on leur offre, et qui vous accueille avec un "God bless you"( Dieu vous bénisse).
Savon, vêtement pour bébé, lait pour bébé, chaussures même déjà portées sont toujours les bienvenus. Ces enfants ont toujours le sourire comme les autres enfants du monde. Ils sont scolarisés et bien encadrés par des femmes et des hommes remarquables.
À les voir, on a presque envie de croire qu'ils sont heureux dans cet orphelinat. Ils sont heureux des visites, mais malheureux au fond quand ils voient les visiteurs partir. Un orphelinat reste un orphelinat, quel que soit l'endroit dans le monde où il se trouve, à Johannesburg ou ailleurs.( Dominique Lancastre)
(Publié le 2 avril 2011 Copyright@dominique.lancastre)
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